Robèrt lo rotièr.
Chanson relatant vraissemblablement l’exécution d’un routier (bandit de grand chemin) à Marmande en 1442.
En 1442, Charles VII, roi de France, vint à Marmande. Il a déjà ravi aux Anglais les places de Tartas, Saint-Sever, Dax, La Réole…Dans cette période de troubles, des mercenaires de tout bord se comportaient comme bon leur semblait. Les Routiers ou bandes criminelles organisées, ajoutaient à la confusion, sous la conduite de leur chef et aventurier Rodrigo de Villandrando. Le chant de « Robèrt lo rotièr », pourrait se rapporter à l’exécution d’un de ses partisans.
Roubèrt lo rotièr Robert le routier
Roubèrt matin s’y lèou Robert matin se lève
Lo la loun larala Lo la loun larala
A Marmanda s’en ba. A Marmande il s’en va.
Quand éstèt à Marmando Quand il fut à Marmande
Uo danso ba trouba. Une danse il va trouver.
Uo danso dé gouyatos, Une danse de jeunes filles
Toutos à marida Toutes à marier
Se digoùt la mès jouéno La plus jeune lui dit
Roubèrt boulets dansa ? Robert, voules-vous danser ?
Roubèrt paouso soun mantou Robert pose son manteau,
En danso es ba bouta Et va se mettre dans la danse.
Lou rèy qu’èro en frinestro, Le roi qui était à la fenêtre,
Lou régardo dansa. Le regarde danser
Qui es aquét géntilhomi, Quel est ce gentilhomme
Que taplan sab dansa ? Qui sait si bien danser ?
Souy pas nat géntilhomi, Je ne suis pas gentilhomme,
Roubèrt m’y hèy nouma Robert je me fais appeler
Pusqué Roubèrt t’y apèros, Puisque Robert tu t’appelles,
Té boli hâ pénjia Je veux te faire pendre.
Pérqu’ém pénjia, jou praoubé Pourquoi me pendre, moi pauvre ?
Nou m’at mériti pas. Je ne me le mérite pas.
Roubèrt pillèt très glèysos Robert pilla trois églises,
Lo la loun larala Lo la loun larala
Aoustant ‘a hèyt burla. Autant il en fit brûler.
Cette chanson est rapportée par Hubert Dutech dans son ouvrage « Langue et chansons en Pays de Gascogne » paru aux éditions CPE en avril 2011. Il a également fait paraître chez Catybou, un roman sur le terroir Pyrénéen : « Le temps des grues »