"Au fil de la mémoire" Suivez le fil de lin, de chanvre, de laine... pour fabriquer les tissus et les costumes.
Découvrez les outils, les techniques, les coiffes, les codes vestimentaires avec la collection de Josette Menara.
Ouvert le mercredi et le samedi de 15h à 18h. Groupes visites possibles sur rendez-vous au 05 53 84 45 08. Entrée 3 €. Gratuit pour les adhérents de l'association à jour de leur carte.
Au rez-de-chaussée :
Dans la salle d'accueil de la belle maison de la rue Labat, nous présentons une reconstitution d’un intérieur rural modeste de la fin du XIXème et début du XXème siècle. C’est la pièce à vivre où se côtoient les générations : enfants, parents et grands-parents. Meubles d’époque et ustensiles de cuisine, linge de maison, vaisselle, moyens d’éclairage et de chauffage avec des objets existants déjà à cette époque.
L’autre côté de la pièce, offre deux tableaux différents :
La lessive à « l’ancienne » avec les laveuses et les divers ustensiles. Des panneaux et explications illustrent ce travail pénible.
Le coin « remise » ou « débarras » où se mêlent des objets hétéroclites liés à la vie à la campagne : aux travaux des champs, au bétail, aux différents élevages, aux travaux domestiques corvée d’eau, nourriture etc.
Les mannequins mis en scènes portent des vêtements d’époque ou des reproductions.
Au Ier étage :
Au centre de la pièce, c’est le départ de la fabrication du tissu avec un échantillonnage de diverses fibres textiles et outils pour l’extraction des fibres, la fabrication des fils puis des tissus. De nombreux panneaux présentent les matières principales : chanvre, lin, laine, soie et ils permettent de découvrir l’historique et l’utilisation de ces diverses matières.
Un mur est réservé à l’impression sur étoffes avec l’historique des indiennes, et à la naissance de cette industrie en France.
Un autre mur et des tables offrent un échantillonnage de linge brodé et d’objets de cette époque. Le raccommodage a une place à part, illustrant la dextérité des nos aïeules et le besoin d’économiser dans des temps pas toujours faciles. La petite enfance n’est pas oubliée avec langes, couches et tenues d’autrefois.
Quelques costumes régionaux : la vallée d’Ossau, les Landes et le gemmage et le Pays toulousain.
Divers sabots et chaussures complètent cet aperçu d’un autrefois pas si loin en réalité. Une série de vitrines présente les coiffes de l’Agenais et de différentes régions.
"Tout ce travail est le résultat de nombreuses années de recherches dans les archives et bibliothèques de diverses régions, de collectages, et de chine dans les brocantes. C’est un travail personnel avec ses manques et peut être des erreurs." Josette Ménara.
Passionnée et passionnante Josette Ménara
Mon parcours Josette Ménara avril 2016
JUILLET 1968
En promenade, nous découvrons notre région. La vie parisienne semble loin.Le son aigrelet d’une vielle nous attire vers un groupe de danseurs folkloriques. Le spectacle est plaisant. Les femmes évoluent dans des costumes simples et colorés. Sur les tabliers sont brodés des pruneaux. Bizarre. Autrefois, les femmes portaient-elles le symbole de leur terroir sur leurs vêtements ?
Au sein d’un petit groupe et en famille nous apprenons les danses traditionnelles et des chansons occitanes. Je m’exerce à l’accordéon diatonique. Quand nous sommes un peu au point nous décidons de nous costumer et nous recherchons les costumes les plus authentiques possibles. Je m’intéresse donc à l’histoire de ma nouvelle région. Monsieur Caubet, historien local, m’accueille avec simplicité. Je découvre alors la vie laborieuse des paysans du Sud Ouest autrefois. Dès lors, les bibliothèques, les archives, les musées reçoivent ma visite. A l’époque, peu de documents sont numérisés. Je fais du collectage dans la vallée d’Ossau et visite les musées pyrénéens. Grâce au laisser passer de l’Amicale Laïque de Tonneins, je cherche, gantée, dans les fonds de réserve de la bibliothèque nationale. Sur Toulouse, M.Troupel, m’aide beaucoup et je reçois l’aval du Conservatoire occitan pour mon travail. J’ai arrêté la danse mais je continue mes recherches avec la complicité de mon époux. Nous faisons les brocantes et les vide-greniers à la recherche d’objets usuels anciens.
C’est la vie rurale du milieu du XIX e siècle à guerre de 14-18 qui me passionne. C’est une période importante. La révolution industrielle amène des nouveautés qui allègent et bouleversent certaines conditions de vie mais amènent aussi des contraintes et une nouvelle misère. Pour le peuple, comme auparavant, l’économie est de rigueur et la simplicité se retrouve dans les costumes.
L’histoire, la géographie, les sciences, les us et coutumes, les métiers, les classes sociales, les mœurs, la mode et surtout la religion encore omniprésente à cette époque, sont autant de paramètres pour l’étude du vêtement et de la vie quotidienne.
Guyenne ? Gascogne ? Pour moi, qu’importe ! Le Sud Ouest est une mosaïque de peuples due aux diverses invasions. La vallée de la Garonne est riche. C’est un lieu de passage important. La mouvance des hommes, au gré de l’Histoire, a laissé pour chaque période un héritage culturel et des frontières mouvantes. C’est pour ces raisons que la vie de nos Anciens m’intéresse.
Les Arts et Traditions Populaires de Marmande m’apportent beaucoup par la danse, la musique et leurs diverses animations Les veillées gasconnes, riches en activités, en histoires locales, en contes et chansons en Occitan sont autant de fenêtres de plaisirs dans la vie de notre époque.
Un air de vielle, de la danse traditionnelle et des pruneaux brodés sur un tablier m’ont fait plonger dans l’étude passionnante de la vie et des costumes d’autrefois. Pour moi, ils sont indissociables.
Josette Ménara