Las hilhas de Marmanda. Les filles de Marmande.
Félix ARNAUDIN « Chants populaires de la grande Lande »
Il ne s’agit ni d’un conte ni d’une légende mais d’une chanson. En fait d’une danse traditionnelle de Gascogne: un rondeau. Cette chanson a été enregistrée en 1977 et figure sur un disque du groupe « Lambrusc », groupe ou chantait Pierre Corbefin, longtemps Directeur du conservatoire occitan de Toulouse et qui fut, un temps, Directeur de feu l’office municipal de la culture de Marmande dans les années 80. Il était accompagné de Monique Lamothe de Penne d’Agenais et de Michel Segonzac.
Cette chanson a été reprise et modernisée par Jean François Tisné, chanteur béarnais. Il s’accompagne au « Brama topin », tambourin à friction composé d’une « toupie », pot en grès servant à conserver les confits dans la graisse sur lequel on a tendu une peau percée en son centre. On fait glisser dans ce trou une baguette de bois de section ronde, en la frottant contre la peau pour la faire vibrer. Les cuigas brésiliennes qui imitent les cris du singe et accompagnent les sambas sont également des tambours à friction où la baguette est fixe et où on la frotte avec les doigts pour produire ce son si particulier. On trouve toutes sortes de tambours à frictions dans la tradition populaire et dans de nombreux pays.
« Les Filles de Marmande » est un rondeau intéressant car, contrairement à beaucoup de ces danses, il ne s’agit pas d’une ronde de neuf, ronde ou on répète neuf fois le même couplet en commençant à neuf puis huit et ainsi de suite jusqu’à un. Il raconte une véritable histoire: une mère et ses filles cousent assises sur un banc, viennent à passer trois gentils galants…
Joué et chanté comme un rondeau il y a de forte chance que cela soit à l’origine un chant de travail (chant de fileuses). Il est tiré des « Chants populaires de la grande Lande » de Félix Arnaudin. (Volume 2 page 307).
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On voit par ce texte la complicité mère fille et quelles étaient les aspirations de l’époque quant à l’avenir des enfants : donner un bon métier aux garçons et bien marier les filles. (Tailleur et marchand avaient bonne réputation auprès des dames).
Lou routiè Roubert. Robert le routier.
Chanson relatant vraissemblablement l’exécution d’un routier (bandit de grand chemin) à Marmande en 1442. Cette chanson est rapportée telle que l’a écrite Claudius LACROIX dans son ouvrage « Chansons populaires de la Région de Damazan » (Bielhes cansouns des embirouns de DAMAZAN-1926) Archives départementales AGEN.
En 1442, Charles VII, roi de France, vint à Marmande. Il a déjà ravi aux Anglais les places de Tartas, Saint-Sever, Dax, La Réole…Dans cette période de troubles, des mercenaires de tout bord se comportaient comme bon leur semblait. Les Routiers ou bandes criminelles organisées, ajoutaient à la confusion, sous la conduite de leur chef et aventurier Rodrigo de Villandrando. Le chant de « Robèrt lo rotièr », pourrait se rapporter à l’exécution d’un de ses partisans.
Roubèrt lo rotièr
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Robert le routier
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Lo vailet. Le valet.
Rondeau collecté par Pierre MARTEL vielleux des ATP de MARMANDE.
Pierre Martel est venu très tard à la musique, cet ancien marin, plongeur démineur passait une retraite paisible à Marmande. Il assiste un jour à Lorette près de Ste Bazeille, à une prestation du groupe de musique traditionnelle « Perlinpinpin Fòlc ». C’est le déclic, il revoit le vielleux de son enfance juché sur un tonneau et qui faisait danser les villageois. Il achète une vielle, puis deux, trois, quatre…Il fréquentera alors tous les stages organisés un peu partout en France pour apprendre à jouer de cet instrument : Saint Chartier, Varaignes, Sauméjan… on le voit partout, du Lot et Garonne au Berry, en passant par l’Auvergne, la Dordogne. Il sillonne les routes, de stage en stage, avec son « acadiane » fourgonnette dans laquelle il a aménagé une couchette. A partir de 1981 il joue avec les ATP et ne ratera pas une de leurs sorties. Plusieurs heures par jour, il tournera la manivelle. Il sera très heureux de jouer à Brest, pour le rassemblement des vieux gréément sur un prestigieux trois mât. Hélas, c’est aussi à Brest que se déclarera la maladie qui l’emportera. C’était devenu un pilier des ATP de MARMANDE. Grace à sa bonhomie et sa gentillesse, il s’était fait de nombreux amis dans le monde de la musique traditionnelle.
En hommage à sa mémoire, voici les paroles du rondeau « coquin » qu’il avait collecté et qu’il nous a laissé.
Lo vailet
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Le valet.
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Pierre MARTEL (19-02-1982)
Catelinòte
D’après Bernard Lebeau.
Chanson de noces qui s’adresse au jeune marié. Maintenant, pour lui, les autres femmes s’appellent Catelinote.
Cette chanson nous a été rapportée par Bernard Lebeau qui l’avait entendue de la bouche de sa « mémée » de Marmande lors d’une fête, dans les années 1944-1945
Catelinòte com a lo pè ? Catelinòte com a les popes ?
Lo pè pètiton, Les popes lèitoses
La dondène La boca bavose
Lo pè pétiton Lo nàs moquirós
La dondon. Los ulhs laganhós
Lo pè petiton
Catelinòte coum a lous ulhs ? La dondène
Los ulhs laganhós Lo pè petiton
Lo pè petiton La dondon
La dondène
Lo pè petiton
La dondon. Catelinòte com a lo quiu ?
Lo quiu mèrdos,
Catelinòte com a lo nàs ? Las popas lèitosas
Lo nàs moquiròs La boca bavose
Los ulhs laganhòs Lo nàs moquirós
Lo pè petiton, Los ulhs laganhós
La dondène Lo pè petiton
Lo pè petiton La dondène
La dondon Lo pè petiton
La dondon.
Catelinòte com a la boca ?
La boca bavose
Lo nàs moquirós
Los ulhs laganhós
Lo pé petiton,
La dondène
Lo pè petiton
La dondon.
Catelinote comment est son pied ?
Le pied tout petit
La dondaine
Le pied tout petit
La dondon.
Catelinote comment sont ses yeux ?
Ses yeux chassieux
Son pied tout petit…
Catelinote comment est son nez ?
Son nez morveux,
Ses yeux chassieux
Son pied tout petit…
Catelinote comment est sa bouche ?
Sa bouche baveuse,
Son nez morveux,
Ses yeux chassieux,
Son pied tout petit….
Catelinote comment son ses seins ?
Ses seins laiteux,
Sa bouche baveuse,
Son nez morveux,
Ses yeux chassieux,
Son pied tout petit…
Catelinote comment est son cul ?
Son cul merdeux,
Ses seins laiteux,
Sa bouche baveuse, Son nez morveux,
Ses yeux chassieux,
Son pied tout petit…
Une autre version landaise de cette chanson nous vient de la région de Captieux Catelinòte devient Caterinèto et elle a :
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De quoi décourager tous les prétendants, une façon de dire au jeune marié que maintenant il ne doit pas regarder d’autre femme que la sienne !
[1] Lo bertrand ou l’os betrand c’est ainsi que l’on appelait le coccys ou le derrière en général. « Es caijut su cuol s’a copat l’os betrand (Il est tombé sur le derrière il s’est cassé le coccyx).